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introduction 2

Introduction 2

 

Dans cette section du site, on retrouvera diverses petites histoires racontées par les enfants Bouchard ou d'autres qui ont des souvenirs à évoquer au sujet de l'entreprise. En tant qu'auteure de ce site, j'invite toute personne qui a "quelque chose à raconter" reliée de près ou de loin à cette boulangerie, à ses gâteaux ou à son pain, à me faire parvenir son "histoitre".  Je me ferai un plaisir de l'inclure, de telle sorte que ceci deviendra peut-être un blogue appelé à évoluer pour garder vivante l'Histoire de cette boulangerie et des artisans qui en ont permis l'existence.

Pour moi, que certains amis ont appelée la "princesse Rayon Soleil", c'est en quelque sorte un devoir de mémoire.

patisserie
PATISSERIE
La pâtisserie

À la pâtisserie Francis Bouchard, les gâteaux étaient très variés.  Bien que fabriqués sur une base industrielle et ne rivalisant pas avec des pâtisseries maison, il me semble qu’ils étaient savoureux, d’autant plus que j’ai toujours eu l’opportunité de les goûter frais, à peine emballés.  Même le chocolat qui les recouvrait était encore croustillant.  Bien sûr il y avait les fameux « Mae West », version saguenéenne du Jos-Louis de Vachon.  On y trouvait des mille-feuilles, des carrés au caramel, des gâteaux trois-couleurs, des barres à la vanille, des roulés à la noix de coco (coconut) etc.  

 

Il y avait également les brioches, les fameuses « buns » ou « bonses ». Au sucre brun ou glacées à la vanille, elles se présentaient dans une base en aluminium, un peu comme aujourd’hui. Elles ont laissé des souvenirs marquant à plus d’un, dont un certain Philippe St-Gelais de Jonquière, qui en a témoigné dans un livre qu’il a publié s’intitulant « Hier à Jonquière ».  On y lit:  « Parlant de boulangerie et de pain, il y avait quelque chose de plus délicieux encore que le pain: les « bonses » (brioches) toute rebondissantes et reluisantes de sucre fondu.  On pouvait résister à l’odeur attirante du pain, mais l’arôme des « bonses » était irrésistible et si, durant nos jeux, on voyait entrer le boulanger chez-nous avec une ou deux douzaines de « bonses » par-dessus le pain, on entrait à sa suite comme attirés dans son sillage, sûrs de pouvoir en manger une, qui se séparait si bien en lamelles onctueuses et sucrées comme des rayons de miel. »

 

Et finalement, délices parmi les délices, il y avait les fameux beignes de Jeannette:  au miel ou au sucre en poudre.  En boîtes de six, pendant qu’ils refroidissaient avant d’être emballés sur les étagères (racks) qui se succédaient de chaque côté de l’entrée arrière, je me souviens de leur odeur sucrée, grasse, attirante!  Durant tout l’été, sur une tablette de fenêtre peinte en vert, ils étaient offerts à la vue et à l’odorat de tous ceux qui passaient à proximité et désiraient venir les cueillir sur place.

Pour les enfants de la famille que nous étions, ils étaient accessibles gratuitement.  Quel privilège!  Jean-Yves Gilbert, dont la femme Jeannette était préposée spécifiquement à la fabrication des beignes, était en charge de la section pâtisserie, laquelle occupait tout l‘étage du bas.

 

L’espace accessible de ce sous-sol dessinait un L inversé et était entouré de réduits mystérieux servant à l’entreposage de diverses matières premières.  Outre les nombreux « racks » en métal  sur roulettes qui hébergeaient ces petites choses sucrées et multicolores une fois qu’elles avaient terminé leur parcours, il y avait un immense comptoir réservé à la confection des gâteaux.  Celui-ci occupait la majeure partie de la surface du plancher, à partir du bas de l’escalier jusqu’au four servant à cuire les gâteaux. Sa surface en bois permettait le découpage, le glaçage, la décoration et la mise en boîte des gâteaux.  Elle recouvrait une série de gros tiroirs contenant des trésors alléchants tels que gelées décoratives, glaçage de toutes les saveurs, fleurs en pain de froment (matière dont on fabriquait les hosties), graines de bonbons de toutes les couleurs, pépites de chocolats.

 

J’y ai travaillé comme étudiante pendant plusieurs étés. Mais surtout, enfant, que de petites délinquances y ai-je commises, savourant le goût sucré et la consistance onctueuse de la gelée verte ou rouge dans laquelle je trempais les roses  « en hosties », communiant à ce plaisir brut, un peu coupable mais combien irrésistible, avec les amies que j’y amenais clandestinement le soir.

 

Par la fenêtre ouverte de ma chambre, dans cette maison jouxtant la boulangerie, me parvenait, l’été, l’arôme suave des beignes de Jeannette.  Parcelle de pure sensualité, anticiper un déjeuner agrémenté de ces rondelles gorgées de miel ou recouvertes de poudre blanche me pressait hors du lit, le sourire aux lèvres.  Que ne donnerais-je aujourd’hui pour retrouver le bonheur de ces instants, l’enfance, la quiétude, la confiance en l’avenir, et les beignes de Jeannette….

À partir de ce petit hublot d’où s’évadaient toutes ces odeurs mélangées, on pouvait aussi quérir, deux matins par semaine, ce qu’on appelait des « retailles de gâteau ».  Composées en majeure partie de l’excédent des gâteaux trois-couleurs et des mille-feuilles, ces retailles étaient empilées dans de gros sacs en plastique transparent, laissant voir leur contenu appétissant (ou un peu dégoûtant selon le point de vue…) et étaient généralement destinées aux pauvres, c’est-à-dire les familles qui n’avaient pas les moyens de se procurer les gâteaux eux-mêmes.  Encore aujourd’hui, des « vieux » de Jonquière se souviennent avec volupté de ces sacs bourrés de lacets bruns, roses et blancs entremêlés.

 

Si vous concluez que je viens de décrire ce que la pâtisserie produisait de plus alléchant, vous allez trop vite.  C’est sans compter ce qui s’y passait à l’approche de Noël.  La pâtisserie offrait à longueur d’année des mokas, petits gâteaux carrés, glacés et décorés, en portions individuelles se dégustant en trois ou quatre bouchées.  Mais pour Noël, une version améliorée était offerte: en cubes d’une bouchée, glacés sur toutes les faces sauf le dessous, chacune recouverte de flocons de coco, de graines de chocolat ou de caramel, ils étaient décorés sur le dessus avec ces gelées fabuleuses, composant des motifs multicolores adaptés à la saison.  Quelle jouissance la première fois de chaque mois de décembre où on renouait avec ces goûts!

 

Bien sûr, pour les enfants gâtés que nous étions à cet égard, ces petites merveilles constituaient presque, malgré leur exotisme du moment et leur fraîche saveur, des pis-aller en comparaison des pâtisseries maison.  Nous leur préférions les délicieuses bûches de Noël confectionnées par notre grand-mère ou nos tantes, patiemment roulées sou nos yeux dans un linge humide et glacées au beurre.  Néanmoins, rétrospectivement, je mesure la chance que nous avions et la valeur de ces mignardises, impossibles à dénicher de nos jours dans les boulangeries industrielles ayant survécu à la convergence.  Certaines offrent des bûches appétissantes.  Même les pâtisseries des supermarchés offrent des mokas décorés.  Mais la variété de saveurs, la qualité des matières premières et la fraîcheur des mokas de Noël Rayon Soleil sont restés inégalés!

 

 

C’était un être en apparence très calme, avec un regard doux et un peu triste.  Je l’ai toujours connu comme un « vieux monsieur à chapeau ».  Sérieux, probablement pince-sans-rire puisque, selon tous ceux qui se souviennent encore de lui aujourd’hui, il avait de l’humour et aimait taquiner.

 

Un exemple me vient de Guy Hamel, l’un de ses gendres:  un jour où le couple, domicilié à Roberval, vient visiter ses parents à Jonquière peu après leur mariage, Jeannine est enceinte.  Francis regarde Guy et lui dit: « Hé!, tu me l’as abimée, c’est pas comme ça que je te l’ai livrée».  Bien sûr, on y reconnaît le style de remarques un peu frustes ou machistes qui caractérisait cette époque, mais il semble qu’il faisait souvent rire son assemblée, les gens qui se retrouvaient, parfois nombreux, autour de sa table, membres ou non de sa famille immédiate.  Car, c’est connu, Francis et Alida étaient très accueillants.  Pour les fournisseurs, qui leur livrait farine et autres matières premières à domicile, les voyageurs de commerce venus de villes voisines ou de plus loin, on était invité parfois à bavarder, parfois à partager un repas et, si les circonstances le justifiaient, à dormir à la maison.

GP FRANCIS
Le grand père Francis

Il y avait toujours à manger pour une grosse tablée.  Comme on disait à l’époque, si y en a pour trois, y en a pour quatre etc.  « Francis aimait le monde », raconte un de ses neveux, Zotique Pouliot, qui était aussi son filleul.  Zotique a travaillé à la Boulangerie Francis Bouchard pendant de nombreuses années.  Au cours de son adolescence et jusqu’à son mariage, il était hébergé par Francis et Alida, qui lui avaient aménagé une chambre au sous-sol afin de lui éviter de voyager entre Bagotville et Jonquière à tous les jours.  Il était traité comme un fils par son parrain, au point où nous, les enfants, le connaissions sous le vocable de « mon oncle Zotique ».  Nous n’avons su que plus tard qu’il était en réalité un cousin de nos parents.

 

Ce sens de la famille, M. Philippe St-Gelais (« Hier à Jonquière », déjà cité) en témoigne de deux manières. « Il était une coutume sacrée », écrit-il, « l’obligation pour la marraine ou le parrain d’offrir un cadeau des Fêtes à son filleul.  Ma marraine, mariée à un homme qui fit fortune dans le pain (Francis Bouchard…), était en mesure de faire un petit cadeau à son filleul , d’autant plus qu’elle était ma cousine »… Ce qu’elle a pu me trouver gauche ma marraine, qui pourtant me montrait un intérêt certain, proche de la sollicitude. »

Et puis, à propos de Francis, il écrit:  « Cet imposant et sympathique cousin par alliance entrait chez-nous avec un grand sourire et une énorme brassée de pains.  Et comme le pain n’était pas enveloppé comme aujourd’hui, il entrait en même temps dans la maison une senteur irrésistible.  Ma femme me racontait que toute jeune elle aussi connut  ce boulanger attachant qui entrait chez ses parents adoptifs rue St-Jean-Baptiste avec un sonore « Bonjour ma petite Damase », saluant ma femme dont le père s’appelait Damase et avec lequel il avait travaillé comme boulanger à St-Jérôme (Métabetchouan) ».

 

L’été, sur le site des chalets qu’il avait fait construire pour lui et ses deux aînés, au bord du lac Kénogami, on pouvait le voir se promener en pantalons à bretelles et camisole blanche.  C’est le plus « déshabillé » qu’on a pu voir chez ce monsieur digne, qui se tenait droit et impressionnait beaucoup son monde.

 

Il avait une « bonne poigne » sur ses employés.  On a dit de la boulangerie que c’était une bonne école.  Il avait à coeur de former les jeunes qu’il recrutait tout en les encourageant à participer à des sports et à s’impliquer dans leur milieu.  D’autres employeurs ont reconnu cet aspect de la culture d’entreprise qu’avait développée Francis.  Lui-même n’avait pas beaucoup d’instruction, comme c’était fréquemment le cas dans les petites villes du Québec en ces années-là.  Mais il a appris son métier « sur le tas », en le pratiquant auprès d’autres artisans, selon une approche d’apprentissage bien classique.  Et surtout, il a toujours eu à coeur de progresser, de continuer « d’apprendre tout au long de sa vie »,  pour paraphraser notre ministère de l’Éducation actuel.  Il n’a jamais négligé non plus d’observer les autres, la concurrence, dans la région ainsi que dans les grands centres où il est allé effectuer différents séjours.  Il en a rapporté des idées nouvelles et a su à la fois reproduire les meilleures pratiques et innover dans son domaine.  C’est ainsi qu’il a pu faire prospérer son entreprise en modernisant sans cesse ses méthodes de production et son  équipement.

 

Enfin, Francis était très actif dans sa communauté.  Il a été marguillier de sa paroisse (St-Dominique ou St-Albert-le-grand?).  Il s’est distingué dans le milieu des patrons, auprès des jeunes, et dans celui des chambres de commerce.  En 1959, on le retrouve président honoraire du jeune commerce de Jonquière.  Il a toujours pris une part active à tous les mouvements sociaux et sportifs de la ville », écrit-on à son sujet à cette occasion (Réveil, 18 novembre 1959, p.19). 

Souvenirs de la Boulangerie

Souvenirs de la boulangerie 

par Jean-François Bouchard

Jusqu’au milieu des années 60, la desserte des routes domiciliaires urbaines les plus proches (Jonquière et Kénogami) était assurée avec des voitures à cheval.  Le dernier cheval s’est rendu jusqu’en 1970. C’était une jument du nom de "Mignonne" qui a fini sa carrière en transportant les sacs de farine depuis les wagons stationnés sur une voie de garage le long de la rue St-Pierre jusqu’à la salle des "poches" de farine de la boulangerie. Cette tâche était assurée par un certain Jean-Baptiste, qui demeurait dans la maison de la rue St-Louis située juste derrière la maison du 295 St-Aimé.

 

Au cours des années 60, la boulangerie effectuait aussi la livraison de ses produits à Chibougamau, Chapais, Baie-Comeau et Sept-Îles. Ces régions étaient en forte croissance, et en grande activité, tout en manquant de services locaux. Cette livraison se faisait par transport commercial à un distributeur local, qui se chargeait ensuite de la livraison locale.

Le voici, entouré de sa famille et de ses employés, au milieu des années 50

À Jonquière, à Chicoutimi et dans les environs, les livraisons domiciliaires se font 3 fois par semaine : lundi, mercredi, vendredi pour un sous-circuit, mardi, jeudi, samedi pour l’autre. Les quartiers les plus riches (donc plus susceptibles de s'approvisionner en pâtisseries pour la fin de semaine) le second circuit, je pense.  Une route de livraison fait quotideiennement le tour de tous les magasins du Lac-St-Jean.

Pain de sole

Un des pains qui a fait la réputation de la boulangerie est le "pain de sole". Un vrai de vrai ! Bel et bien cuit sans moule directement sur la sole du four, sa base de brique, bien chaude. Un pain pétri et façonné à la main. Une pâte "pauvre", qui lève bien. Une croûte vraiment très craquante. Mais un pain qui vieillit mal. À consommer le jour même. Chacun de ces pains était "comptabilisé", c’est-à-dire destiné à une cliente qui en prenait à chaque deux jours. Il y en avait bien peu qui étaient disponibles sans avoir été réservés. Et bien peu d’invendus.

Le four où était cuit le pain de sole était plus ancien que le four rotatif industriel utilisé pour les grandes productions comme le pain tranché à l’eau ou au lait.  Ce four avait été construit par l’artisan Armand Mignolet, père de l’actrice Janine Mignolet (qui joua le personnage de Rita Toulouse dans la série télévisuelle "La Famille Plouffe".  Le Château Frontenac disposait (peut-être encore) d’un des fours construits par monsieur Mignolet.  Le pain de sole était toujours pétri et façonné par le même boulanger, qui avait la "bonne main". 

Les routes de livraison

Le pain était livré à la maison trois fois chaque semaine.  Le parcours des routes de livraison domiciliaires était documenté dans des petits cahiers noirs, à anneaux multiples, contenant pour chaque client une simple carte identifiant l'adresse où les achats impayés et les paiements étaient "marqués". Les clients qui payaient toujours comptant avaient aussi leur carte, pour documenter le parcours.  Un nouveau client, une nouvelle carte.  Il était donc facile pour un remplaçant ou un assistant de n’oublier aucun client. 

Confiance

Le contact avec la clientèle (et la livraison) étaient entièrement basés sur la confiance. 

Les clients payaient comptant, sans aucun reçu. Ou le livreur "marquait" sur leur carte du cahier noir, sans contrôle du client.

Et ça marchait bien.  La relation entre la boulangerie et les livreurs était aussi marquée par la confiance. Ces derniers chargeaient leur camion sans contrôle à la boulangerie, déclaraient de bonne foi ce qu’ils avaient pris et ce qui était retourné. En toute confiance. Impensable aujourd’hui !

Grève de 1957

Les employés de l’Alcan ont fait une longue grève de 4 mois à partir de mai 1957. Cette grève a marqué toute une génération de Saguenéens, et elle a permis une réelle bonification des emplois et des salaires à cette usine. Mais elle a aussi représenté un grand sacrifice pour les grévistes et leurs familles. Les revenus se réduisaient à bien peu. Et l’impact s’est fait sentir dans toute l’économie régionale.

À cette époque, il se consommait beaucoup de pain dans toutes les familles. C’est donc au boulanger que les grévistes ont demandé le crédit en premier. Et les dettes encourues à ce moment ont perduré dans une bonne proportion. Dix ans plus tard, les cartes des clients reportaient encore souvent le montant des achats accumulés à l’été 1957.

FARINE

Jouer dans les poches de farine

 

 

 

 

Avec les amis ou les enfants du voisinage, une tradition des cousins Bouchard vivant près de la boulangerie consistait à « jouer dans les poches de farine ».

 

Imaginez un petit espace d’entreposage situé à l’arrière de la bâtisse donnant sur la rue Richard (devenue, avec le temps et les agrandissements successifs, la façade arrière plutôt qu’avant de la boulangerie).  Dans cet espace, accessible à la fois par l’intérieur et par l’extérieur du bâtiment, sont empilées des poches de cent livres de farine, de façon asymétrique, de telle sorte que des trouées permettent de s’y cacher

La boulangerie en 1950 (à gauche) et en 1960 (à droite) 

Cet espace constitue une sorte de labyrinthe comportant plusieurs chambres et des passages en escaliers, formant ainsi différents niveaux, inégaux et communiquant entre eux.  On peut y inventer les jeux les plus insolites et se donner des défis de diverses natures. L’habitude qu’on avait prise de s’y retrouver en début de soirée lorsque la boulangerie était fermée, et ce malgré l’interdiction qui nous en était faite, fut difficile à déconstruire.

 

Je me souviens d’avoir éprouvé un plaisir renouvelé et un peu coupable, mais si innocent!  On s’y creusait des nids, des espaces d’intimité dans lesquels on traînait nos toutous, nos « doudoux », nos poupées ou nos camions, selon l’âge ou le sexe.  On y jouait aux cartes, à la cachette, aux charades ou aux devinettes.  C’était comme la cabane dans l’arbre, la maison en carton ou l’ancêtre de ces installations qu’on retrouve aujourd’hui dans les centres d’achats, les Mac Donald ou les méga centres de récréation.

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